[Voyage avec un âne à travers les Cévennes | R.-.l. Stevenson]

C'est l'édition de 1987, préfacée par André Chamson.

"Puisse ce récit, lecteur, t'inciter à quitter "le lit douillet de la civilisation"et à accomplir ton propre voyage sur les pas de Stevenson.
C'est en parcourant cette terre sauvage qu'habitent le souvenir sanglant des guerres de religion et celui, terrifiant, de la bête du Gévaudan, c'est en souffrant le froid glacial des matins gris et la désolation des paysages lugubres que tu parviendras à "entendre la respiration profonde et libre de la nature" sentir " le frémissement de la terre maternelle", goûter le plaisir d'un frugal repas , t'émerveiller de la beauté d'un visage amical.
Alors, tu connaîtras l'essentiel, la sérénité du coeur, l'ivresse des sens et la clarté de l'esprit".

Ce qui m'a un peu gâché cette lecture rafraîchissante, c'est que Stevenson, qui ne connaissait rien aux ânes, a considéré la pauvre Modestine comme un objet et non comme un être sensible. Avec inconscience, il l'a maltraitée et épuisée.. Ca n'a duré que 12 jours, heureusement.! j'espère qu'elle a terminé sa vie avec un meilleur maître!

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Mince, ce que tu en dis rafraîchit mon envie de longue date de lire ce livre, dont le titre m'a toujours séduite...

Je pense que tu ne seras pas déçue. Le mien vient d'une boutique Emmaüs; la préface d'André Chamson est très belle. Mais il y en a une édition plus récente préfacée par Gilles Lapouge..

Je suis certaine d'en avoir un exemplaire quelque part, mais suis tout aussi sûre que ledit exemplaire n'est pas chez moi Je le rachèterai, et découvrirai quel sera le préfacier...

Je compatis avec toi aux souffrances de Modestine , mais l'époque n"était pas tendre envers la gent animale ; beaucoup pensaient encore comme Descartes que les animaux n'étaient qu'une horloge améliorée...

Stevenson est un grand écrivain mais un piètre ânier. Voyager à pied avec un âne crée des liens immédiats. L'âne est un animal particulièrement intelligent. Bien que je n'aie aucune sympathie innée pour les animaux domestiques, je dois admettre que maître Aliboron est attachant à plus d'un titre. C'est Nicolas Bouvier qui s'extasiait face à l'intérieur d'une oreille d'âne. Si les cancres étaient aussi intelligents que les ânes, le bonnet du quadrupède n'aurait jamais existé. Merci pour votre note de lecture.

Franz

Tout à fait Franz. Je n'aurais su mieux le dire. Et puis Stevenson aurait dû appliquer ce proverbe de la "sagesse des nations" : "qui veut aller loin...etc...etc." . Quand je pense que ce cher Théophile Gauthier (mais il n'était pas le seul) allait se divertir aux "barrières" de Paris aux spectacles de combats d'ânes et de molosses...Finalement c'est peut-être un progrès que nos enfants combattent Dark Vador sur des jeux en ligne...(hum...?!).
Ceci dit j'ai randonné dans les Cévennes (il y a...longtemps), je n'ai pas eu besoin d'un porteur....(c'était moi, et mon dos et mes jambes s'en souviennent encore...).

Cher amiread1,

C'est ta dernière phrase qui m'amuse parce qu'elle me rappelle un morceau de phrase d'une chanson de 1975, "J'ai encore rêvé d'elle". A la place de "mes jambes" dans "mes jambes s'en souviennent encore", on met "les draps" et on obtient un tube du groupe Il était une fois. La belle Joëlle chantait comme un pied et le pianiste était déjà délicieusement ringard mais bon, dans la chanson, il dit aussi : "Je dormais dans son corps". C'est mieux trouvé que ces fameux draps qui se souviennent encore, mais de quoi, au juste, d'une pollution nocturne ? Même si elle n'était pas "vraiment belle" [d'après le pianiste chanteur chevelu, sorte de Michel Berger avant l'heure], Joëlle se l'est faite, la belle, et tragiquement. Bon, ça nous éloigne des ânes mais pas tant que ça, au fond.

Bonne semaine.

Franz