C'est bien difficile d'écrire quelque chose après tout ce qui a déjà été dit au sujet de ce roman de Philippe Claudel...
Raconter est un remède sûr, cette phrase de Primo Levi dans Le défi de la molécule est mise en exergue, et je trouve très intéressant que ce livre ait obtenu le Goncourt des lycéens, Claudel est effectivement un excellent raconteur. Est ce que de raconter l'Histoire aux générations suivantes est un moyen d'éviter sa triste répétition? Peut être, je n'en sais rien, j'espère.
C'est une magnifique et très dure fable sur le thème de l'altérité, et tout le monde a noté son caractère universel ( encore que les détails bien précis soient ceux d'un génocide bien particulier).
C'est aussi une description très juste du phénomène des foules, des groupes, de ce que peut entrainer la peur , la lâcheté .Une description de l'homme en quelque sorte , peut être un peu trop tranchée à mon goût ,il n'y en a pas un pour racheter l'autre dans ce village...
Et le portrait d'un survivant, d' un être qui préfère la poussière à la morsure, et c'est peut-être mieux comme cela
. D'un homme qui ne renoncera jamais à affronter la vérité, même la sienne. Un homme qui s'en veut d'avoir bu, pour survivre, l'eau d'une femme agonisant avec son bébé dans un de ces fameux trains...
« De grâce, dit-il à la fin, souvenez-vous. » Nous n'oublierons pas Brodeck. Ni tous les Brodeck qui ont dit non où que ce soit dans le monde ...
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