Sur le ton de la confidence et de la camaraderie, l’auteur prend le lecteur par la main et l’amène à déchiffrer les différents nuages qui constituent « les humeurs de l’atmosphère ». Son livre articule méthodiquement ses chapitres autour de la classification de Linné basée sur l’altitude et l’aspect des nuages : à partir de 1 500 mètres, les nuages bas s’étalent, cumulus, stratus, stratocumlus, cumulonimbus ; les nuages moyens se développent vers 4 500 mètres, altocumulus, altostratus, nimbostratus ; les nuages hauts s’étirent à partir de 7 500 mètres jusqu’à 13 500 mètres, cirrus, cirrocumulus et cirrostratus. Les autres nuages, les traînées de condensation et la gloire du matin (son « passage éveille un sentiment d’exaltation ») constituent les trois derniers chapitres. Les photographies noir et blanc et couleur restituent bien la diversité et la beauté des formations nébuleuses. A l’excellente vulgarisation scientifique s’ajoutent des anecdotes souvent éclairantes et sidérantes (à l’exemple du lieutenant colonel américain Rankin obligé de s’éjecter de son jet malmené par un cumulonimbus, à 14 600 mètres, en veste de pilotage d’été, sans scaphandre pressurisé, par une température extérieur de – 50 °. Il va entrer au cœur de l’orage, bombardé de cailloux de glace, dans le tonnerre et les éclairs). Sur le ton goguenard du détachement teinté d’ironie mais sans méchanceté aucune, Gavin Pretor-Pinney rend à tout instant son propos pertinent. On le suit sans peine lorsqu’il dit que Constable est « peut-être le meilleur peintre de nuages de toute la Grande-Bretagne » qui pensait qu’« on ne voit vraiment une chose que lorsqu’on la comprend ». Les rapports entre la peinture, la littérature, la religion et la représentation des nuages sont évoqués avec à-propos tout au long de l’ouvrage. A la fin, le lecteur aura envie d’adopter les recommandations tirées du Manifeste de la Cloud Appreciation Society comme cette sentence simple et bien sentie : « Nous pensons que les nuages parlent aux rêveurs et que l’âme s’enrichit à les contempler. »

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Quel amoureux de la nature ne s'est-il pas , une fois dans sa vie, allongé dans l'herbe pour admirer le voyage des nuages dans un beau ciel d'été ?

Randonneur : les pieds sur Terre, la tête dans les Nuages...

Bonjour amiread1,

Je ne sais pas si tu connais le livre de Georges Picard dont j'avais extrait la citation ci-dessous ?

"Qu’y a-t-il de plus exaltant que la course d’un cerf-volant claquant sous la poussée du vent et tirant l’homme vers le précipice bleu du ciel ?… Retenu par le bas, exalté par le haut. Le marcheur est une sorte de cerf-volant terrestre…" (PICARD, Georges. - Le Vagabond approximatif. – J. Corti, 2001. – 270 p. – 16, 77 €)

Bonne semaine.

Franz

Bonjour Franz;
Eh non je ne connaissais pas cette phrase en répondant à ton livre. Mais je crois qu'il existe une espèce de "synergie" invisible (comment appeler cela autrement ??) entre des personnes ayant les mêmes centres d'intèrêts, la même vision du "monde"...
Cette image de l'homme reliè au ciel et à la terre, média vivant, me fait penser à la confrèrie des Soufistes, dont les fameux derviches tourneurs de Konya en Turquie, qui en dansant inclinent leurs mains , une vers le ciel, l'autre vers la terre....

Amicalement.