L'histoire compliquée et par moments complexe, articulée sur des personnages portant les mêmes noms, ne doit pas faire penser exclusivement au récit romanesque. À celui qui s'est arrêté aux 100 ou 200 premières pages, je ne peux que leur suggérer de persévérer à lire jusqu'à la dernière page.
En effet, la métaphore que Gabriel a l’intention d’expliquer en cent ans de solitude, c’est celle de la vie. Tout est naît dans un endroit isolé du reste du monde, où l'homme prévaut sur la nature, où le progrès transforme un petit village sud-américain en une ville. Arrivent les guerres injustifiées, sans aucun commencement réel. Arrive le train, le premier avion, le progrès semble prédominer sur tout, lorsque parvenue au sommet d'une ligne imaginaire, la civilisation commence à décliner jusqu'à l'image sanglante finale, dans laquelle le dernier Buendia se fait dévorer par la nature. Voyez-vous, ceci est le cycle de la vie.
Gabriel entend avec ce récit ouvrir nos yeux, nous indiquer la route qui conduira à notre perte en continuant avec notre progrès-régression.
Le premier de la lignée est lié à un arbre et les fourmis sont en train de se repaître du dernier
Ils sont les seuls qui maintiennent le contact avec la nature. Tous les autres s'en sont détachés en vivant dans la solitude, même au sein des familles et de groupes nombreux. Tous souffraient de solitude.
Ceci n'est peut-être pas le pire de nos maux. Même la naissance de l'enfant avec la queue de cochon est à interpréter métaphoriquement. Le péché de l'amour incestueux engendre un être anormal. Le fruit de l'unique amour qui s'est engendré, dans la famille Buendia, sans limites et prohibitions, a donné à la lumière un enfant-animal, rongé par les fourmis rouges carnivores, comme n’importe quelle carcasse d'animal.
La spontanéité qui a accompagné un geste, prohibé pour l'être humain, était l'unique que la nature a reconnu comme le sien. Seulement, dans cet instant, on a touché la spontanéité et l'instinctivité de la nature.
Donc, paradoxalement la fin de la famille Buendia peut être métaphoriquement vue comme le commencement d'une nouvelle existence.
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