L’année 1905 est importante pour la civilisation européenne (si on peut définir « civilisation » la naissance du fascisme, du stalinisme et des camps de concentration).
La même année génère deux faits importants qui marquent la fin du vieux monde. La défaite des russes blancs de la part des jaunes japonais et la rébellion d'Odessa. Le monde changera à partir de ces évènements : Corto Maltese sera témoin du premier de ces faits.
Hugo Pratt nous donne un récit dans lequel la figure centrale est l’écrivain nord-américain Jack London et en narrant une de ses aventures compliquées nous rapporte la rencontre entre Raspoutine, assassin invétéré et Corto.
L'histoire est une petite anecdote que Pratt raconte en privilégiant le respect à l'action, le portrait des personnages et des milieux. Le matelot adolescent est présenté à la fin de ce premier épisode, avec une dose d'imperturbabilité et de bon sens peu commun pour quelqu’un de son âge.
De plus, le chapitre est très important pour les passionnés de cette saga, puisque il narre la naissance de la grande amitié entre Corto et Raspoutine, qui entamée en Manchourie en 1905, arrivera au sommet dix-sept ans après, lorsque Corto risquera sa peau pour sauver l'égocentrique sibérien d'une prison de Samarkand.
A suivre ….

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Ah ! Corto, mon aventurier préféré.

Et Pratt, quel talent ! son Corto, l'éternel fainéant, l'ingénu Don Quichotte de quatre sous, le séducteur frustant et frustré, le parasite romantique, peut-être même sentimental ...