On découvre tout le petit groupe de Petersbourg, l'univers dans lequel va surgir l'Idiot, le Prince Mychkine. Petit monde bourgeois qui me rappelle pas mal les pièces de Tchekhov : des vrais-faux riches qui vivent plus de leur réputation que de leur argent, qui courent après des fortunes cachées, qui manigancent, qui s'aiment, se respectent ou se détestent. Une sorte de brouhaha gigantesque où tous s'observent, se méfient (tiens ça me rappelle un peu la scène du salon de Visconti dans Mort à Venise).
Dostoievski décortique avec plaisir toute la noirceur humaine, l'avarice, l'hypocrisie, à lire on a l'impression d'être embarqué dans un tourbillon insensé où chacun perd ses repères (et je me suis un peu perdue parfois).
Face au regard de l'Idiot, tous semblent se mettre à nu, et donner à voir leur pathétique caractère. Aucun des personnages n'attire réellement la sympathie du lecteur, la pitié parfois... Le Prince Mychkine est trop évanescent (et le restera pendant les 800 pages... un peu dommage), et les autres sont trop pervertis.
Une plongée pas très reluisante dans un monde où tous tentent de s'utiliser et de parvenir à ses fins par n'importe quel moyen, tout en étant tout de même extrêmement lâches.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]
Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre