Je crois que le livre est destiné à tous. Henri Troyat écrit de façon suffisement simple pour être compris des enfants, mais ses héroïnes sont si débordantes de vie et complexes, qu'elles vont émouvoir aussi les adultes.
Personellement j'ai lu ce livre quand j'avais 9 ou 10 ans, Viou et moi, on s'entendait bien elle et moi, moi aussi j'avais une maman - fée, un grand père super, j'habitais une petite ville de province qui se trouvait à la campagne... Et il y avait beaucoup de choses dans sa vie qui me rendaient tristes, même si je ne comprennais pas tout.
Les évènements de la deuxième guerre mondiale m'échappaient un peu, même si on étudiait un peu cette période à l'école... Je sentais qu'il y avait un mystère autour de la mère de Sylvie, mais pour la petite fille que j'étais, ça ne faisait qu'ajouter à la féérie du personnage. Dans ma tète, puisque c'était aussi ma réalité, une belle maman plait à tout le monde, on a envie de la rencontrer, et de la regarder sourire et vivre, non ?
Quand je relis Viou, et surtout les deux tomes suivants, en me penchant sur le personnage de sa mère je lui trouve d'autres points communs avec Mamoune. Elles ont le même appétit de la vie, la même gentillesse, la même indulgence et le même amour maternel, exclusif et animal.
Là s'arrète la comparaison, car Jilou est égoïste et fatale, on le découvrira dans le troisième tome. Tout comme Sylvie, j'ai été décue par Jilou, mais jamais par ma maman.
En tout cas, Viou reste toujours, qu'elle ait 9 ans ou 25 ans, l'une de mes meilleures amies. J'aime beaucoup la retrouver, intacte et pourtant changée à chacune de mes lectures.
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