[Le village métamorphosé. Révolution dans la France profonde | Pascal Dibie]
Un ouvrage à priori qui peut paraitre rébarbatif ; tout faux... au contraire. Pascal Dibie ethnologue renommé nous emmène visiter son village de Bourgogne,Chichery, qu'il avait déjà ausculté vingt ans auparavant dans "Le village retrouvé". Adepte d'une ethnologie "sensible" Dibbie amalgame ses enquêtes pointues sur diverses composantes de "son"village (les jeunes, les vieux,les emplois du temps,la foi,l'agriculture,les fêtes....) avec ses propres interrogations consignées dans son journal, le tout émaillé de propos savants sur ses maîtres (Marcel Mauss,Leroy-Gouhan...). De nombreux croquis,photos,fac-similés d'écriture d'ethnologues,ponctuent le livre.
En vingt ans (le livre a été écrit à la charnière des années 2000), Chichery s'est métamorphosé (d'ou le titre...) ; adieu veaux, vaches, cochons.... Le village n'en est plus un, du moins dans l'acceptation classique du terme ; la ville a étendue ses tentacules,et pas seulement géographiquement...J'ai plus particulierement apprécié les châpitres concernant l'agriculture. La technicité et la soumission à la rentabilité ont définitivement imposé l'impératif d'adaptabilité (mot horrible). Dibie souligne bien la schizophrénie du monde rural (en fait de tout le monde) ; le monde rural s'abîme en une fuite en avant technologique alors que la muséîfication du passé de ce même monde n'a jamais été si prégnante (musées ruraux,fêtes du battage "à l'ancienne", produits "du terroir"...) ; nostalgie quand tu nous tiens ! (et c'est là, un peu en dehors du livre de Pascal Dibie, que je me pose cette question toute simple : pourquoi ces gens qui regrettent tant "le bon vieux temps" se sont -ils laissé manipuler par tous ces Diaforus de coopératives,de syndicats agricoles,de multinationnales , tout juste bon à leur fourguer la dernière "découverte" de la Science ??? mais comme l'écrit Dibie le paysan est tellement demandeur de nouveauté....).
Pour avoir une idée plus complète du livre lisez la note de lecture de Franz ; elle est parfaite, je n'ai rien a ajouter, et c'est sa lecture qui m'a décidé à lire l'ouvrage de Pascal Dibie.
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