Oui, des "fonctionnaires" (hors sécurité civile) qui travaillent le dimanche, ça existe. La preuve, c'est une fourgonnette jaune de La Poste qui envoie Cindy ad patres, un dimanche donc. Pour le coup elle a bien bougé avec La Poste ! Et que va découvrir Cindy une fois au Ciel ? Incroyable ! Les même cons que sur Terre... Elle pourrait donc se demander à quoi ça peut bien servir de mourir si c'est pour vivre en Haut les même galères qu'en bas. Oui, mais au Ciel, on a une mission, et c'est là que ça devient rigolo.
C'est aussi là que Cindy va se découvrir, malgré un constat navrant : les employés du Bon Dieu ne tiennent pas les fichiers à jour, alors il y a forcément des couilles dans le potage, des bourdes monumentales dont la pauvre Cindy va faire les frais. C'est elle qui endosse le rôle de la narratrice, une véritable pipelette dont la gouaille nous empêche de quitter l'histoire avant la fin.
Jean-François Gaubert nous propose de réfléchir, tout en s'amusant et sans jamais tomber dans le triste ou le lugubre, sur la Vie et la Mort. Et pour la justesse des propos qu'il prête souvent à son héroïne, on peut penser qu'il fût jadis l'incarnation d'une vague encêtre de Pénélope Jolicœur. En plus il est lyonnais, sans doute d'adoption, mais indubitablement la preuve vivante qu'on y excelle pas seulement derrière le ballon rond. Lyon, one point !
Alors vous allez me demander : comment l'histoire se termine-t-elle pour Cindy ? Et bien justement, elle ne se termine pas ! Elle commence à la fin du roman : je ne vous en dis pas plus !
Il y a néanmoins quelques passages sérieux dans ce bouquin et voici mon préféré : "Sur Terre j'ai rencontré beaucoup de gens fatigués, des gens qui n'avaient envie de rien, qui n'étaient pas curieux, pas courageux, qui cherchaient toujours l'approbation des autres, le modèle avant d'oser, avant d'agir. Des gens qui n'étaient pas des gens, qui ne faisaient en aucun cas avancer la société, avancer le monde, droit devant, moussaillon, si tu sors du rang, alors peut-être avancerons-nous".
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