[Parti Pris des Choses / Douze Petits Ecrits / Proêmes | Francis Ponge]
Il y a malheureusement pour moi dans la littérature des oeuvres qui jouent le rôle que l'Antarctique a pu jouer pour les géographes : hors de question de ne pas y aller, il faut connaître, reconnaître le terrain, le cartographier, l'expertiser... Quant à y trouver du plaisir, en tant que touriste et non plus en tant que géographe...
Le Nouveau roman était jusqu'ici mon Antarctique (la comparaison est de Rinaldi, pas de moi), mais j'y ajouterai Ponge et tous les littérateurs qui prennent la langue, le mot (c'est-à-dire le lien signifiant/signifié), pour objet d'écriture et non plus pour instrument. C'est intéressant, il est essentiel de l'avoir fait... mais est-il obligatoire d'avoir
aimé cela ?
Passons sur l'ennui qu'on peut ressentir à certains textes, augmenté encore par la difficulté de la syntaxe pongienne (impression de faire de la course d'obstacles avec des haies qui ne soient pas posées avec régularité, et dont certaines seraient invisibles). Ce qui m'a amusée, à un moment, c'est cette réflexion : "Une question : si vous aviez lu naïvement
Le Parti Pris, dans me connaître
du tout, pensez-vous que vous y auriez attaché de l'importance, ou même que vous l'auriez vraiment
lu ?
Vous aurait-il accroché ? (P. m'écrivait récemment encore : "Aussi
pris que la première fois.")
Cela est essentiel pour moi."
Je crois malheureusement que la lecture naïve et captivée de Ponge (m')est impossible. Il faut être en recherche, en réflexion poétique, ontologique, etc. Ce que je ne suis pas trop en ce moment.
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