Le livre de Dina : le titre retenti tel celui d'une saga romanesque. Sauf que pas du tout. Cette histoire là, si elle peut marginalement s'apparenter à une saga, n'a absolument rien de romanesque. Pas de sentimentalisme, pas d'émotion tendre, pas de douceur. Que Non. Rien de tel. Alors quoi ? Alors "Dina" !
Le livre de Dina, c'est en fait trois livres, trois tomes qui ne nous parlent que de Dina. Exclusivement. 616 pages qui nous racontent Dina. Mais qui donc est Dina ?
C'est à l'extrême pointe de la Norvège, au Nordland, pays de fin du monde figé dans un linceul de glace, que se déchaîne Dina, la furie. Femme-enfant sauvage, créature imprévisible et insatiable, Dina est entière, passionnée, voluptueuse, affolante, déroutante, révoltée, écorchée, farouche, indomptable, échevelée, arrogante, fière, mystérieuse, fascinante, envoûtante, effrayante... Dina consume tout et tout le monde autour d'elle. Dina est indépendante, sans vergogne, insolente, tumultueuse, hallucinée, instinctive, excessive, possessive, exclusive, violente, enragée, incontrôlable. Dina est libre. Dina est folle, peut-être. Dina est magnifique. Et j'aime Dina. Voilà, c'est dit. Oui, malgré sa noirceur, malgré sa folie, malgré sa violence, malgré sa rage et sa hargne, je l'aime.
L'auteur est pourtant sans complaisance ni compassion pour son héroïne. Elle expose d'une écriture précise et incisive le cas "Dina" : une dose de candeur, une louche d'animalité, une touche de sensualité, un rien de désespoir et un grain de folie...
Le livre de Dina est un portrait en clair-obscur, un requiem, un chant de douleur et de violence, de folle passion et de d'insondable solitude. C'est une longue incantation tragique, un tourbillon de désolation, un hurlement au clair de lune, un coup de poing en pleine figure, une chute sans fin...
C'est Dina.
le cri du lézard