Une guerre absurde, idiote, avec des alliances et des trahisons insensées. Messac ne manque pas d'humour et de cynisme ( p.36, l'épisode de l'or "japonais" ou comment monter une histoire stupide où tout le monde s'engouffre pour partir vaillamment à la guerre)
Et puis un savant pas très futé et sans scrupule invente une arme dévastatrice qui détruit tout, y compris ceux qui ont eu le mauvais goût de l'utiliser contre leurs ennemis.
Gérard Dumaurler et un groupe d'enfants tuberculeux survivent car ils étaient à ce moment là en train de visiter une grotte.
Notre narrateur n'a rien d'un héros et il ne va pas tenter de sauver ce qui reste de l'humanité. Au contraire il sombre dans la dépression et les pleurnicheries des enfants vont faire naître en lui un profond mépris pour ces gosses idiots. Non, nous ne sommes pas dans le politiquement correct !
Gérard Dumaurier va se contenter de jouer un rôle d'observateur prétentieux, moqueur, cynique, désabusé et dépressif dans cette histoire.
En fin de compte, il pose sur cette nouvelle civilisation en train de germer un regard très "civilisé" et méprisant sur ce qui n'est en fait qu'une caricature à une toute petite échelle de sa propre civilisation tant regrettée, alors que lui-même en bon humain qui se respecte, s'avère incapable de faire son autocritique.
Au final nous avons donc une oeuvre qui parle de la civilisation humaine sur un ton très sarcastique et méprisant, complètement désenchanté. Il s'y moque de la guerre, de la religion, du pouvoir, de la nature humaine etc. Et au travers de cette mini civilisation ridicule et méchante on ne peut que reconnaître la notre.
Un roman pessimiste mais drôle. Désenchanté mais plein d'originalité. En plus de 70 ans, il n'a pas pris une ride.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]