Voilà un très beau livre, qui possède toutes les qualités de nos classiques avérés (Zola, Mauriac, Vercors...) et je reprends à mon compte le commentaire de l'éditeur qui parle d'auteur "injustement méconnue", en tout cas, jusqu'ici.
Chantereine m'a dit avoir préféré la deuxième partie, "Dolce", mais "Tempête en juin", qui décrit l'exode des Français en zone libre après la nouvelle de la défaite, est passionnante également, m'ouvre un pan du voile de l'intérieur. C'est probablement le passage le plus satirique, d'ailleurs, où Némirovsky n'épargne aucune des petitesses humaines.
Le plus terrible est de lire ce roman inachevé (il aurait dû comporter 5 livres au lieu de 2), dont on devine l'ambition de réitérer
Guerre et Paix (Tolstoï est nommé deux fois dans ses brouillons commentés) en sachant que l'auteur est morte alors qu'elle y travaillait, dans la période même qu'elle raconte, sans recul, et la brutalité de son enlèvement aussitôt suivi de son assassinat, fait ressortir d'une manière pathétique son ode à l'humanité des jeunes soldats allemands, dignes et indignes d'amour et d'amitié.
Petit clin d'oeil à Marina Anissimov : j'ai reconnu son style (elle a rédigé la préface) qui me faisait penser à sa superbe biographie de Romain Gary.
Lu dans le cadre du
Challenge ABC 2008.
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