Robert Frederickson est un nain, docteur en criminologie, d’abord enseignant à l’université puis détective privé, ancien acrobate du Statler Brothers Circus connu sous le pseudonyme de Mongo le Magnifique (Mongo est le nom d’une petite planète dans l’univers de Flash Gordon). Alors qu’il se rend chez son ami peintre new yorkais Veil Kendry pour recevoir son cours hebdomadaire de défense contre les forces du mal, pardon !, de karaté et de judo, il s’aperçoit que le loft est déserté, portes ouvertes et lumière allumée. Au matin, il découvre un impact de balle dans la verrière et sous le plancher dix mille dollars accompagnant un tableau dont la signification reste à découvrir. Rapidement, Mongo va se retrouver dans une spirale infernale avec tortures et meurtres à tous les étages. Aux moments critiques, Veil Kendry signe ses apparitions tel un samaritain et un ange exterminateur. Il n’hésitera pas à châtier les deux tortionnaires de Mongo et à expédier ad patres un commando surentraîné de la CIA après prélèvement des pouces. Veil Kendry ne se matérialisera qu’à la fin du roman lors d’une audition sénatoriale à huis clos, truquée, où Mongo plaide en vain la réhabilitation de son ami et exige la condamnation du ministre des affaires étrangères, Orville Madison, responsable de toutes les tueries. L’histoire se comprend à la lumière d’une mission, l’opération « archange » durant la guerre du Vietnam où Veil Kendry devait apparaître comme un héro auprès du peuple américain afin de justifier l’engagement de l’Amérique dans une guerre injustifiable.
En dépit de quelques stéréotypes (j'avais peur que Veil Kendry ne parle avec la voix de Stallone et ne se mette à sangloter quand le colonel Bean [Fayot ?] fait son apparition mais un salut militaire a sauvé l'honneur), j'ai été plutôt emballé par la musique en sourdine qui chante la fraternité et l'amitié ainsi que par le politiquement incorrect face à un nouveau président des Etats-Unis cynique. La rencontre entre Mongo et le président Shannon est particulièrement réussie. Il y est question de dignité humaine et de justice dans la bouche de Mongo et de raison d’Etat dans celle du président. Sa petite taille n’empêche pas Mongo d’être grand.

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