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[Du contrat social | Jean-Jacques Rousseau]
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Sami



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Posté: Mer 26 Mar 2008 22:17
MessageSujet du message: [Du contrat social | Jean-Jacques Rousseau]
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Le Contrat social est un classique, il est donc besoin de le présenter (et non l'inverse). Comme beaucoup d'idées philosophiques, celle de "contrat" était dans l'air du temps, il serait donc injuste d'en attribuer la paternité au seul Rousseau, puisque Hobbes l'avait déjà abordé avant lui, par exemple. Néanmoins Rousseau élabore une conception fouillée du contrat. En réalité, le contrat social est un pacte, car institué avant même toute institution politique, il n'y a aucun droit auquel se référer pour le fonder. Le contrat est un pacte du cœur, c'est-à-dire que c'est de la volonté intime d'un peuple qu'il prend sa source.
Rousseau alterne dans son essai le style descriptif, notamment son constat de la lutte entre intérêts particuliers et volonté générale, et le style prescriptif, c'est-à-dire un argumentaire en vue d'appliquer telle ou telle forme politique pour tel ou tel État.
Il développe des idées fortes, qui sont à la base du droit et de l'identité français, comme le républicanisme, l'importance de lois générales et non de lois d'exception, l'idée de volonté générale, d'égalité, de liberté et d'esprit public. Pour cela l'inspiration des modèles antiques est forte.
Je lis parfois que Rousseau est démocrate. Certes, la volonté générale se réfère au peuple tout entier. Néanmoins la démocratie en tant que le peuple se gouverne lui-même lui semble n'être valable, comme il le dit, que pour un peuple de Dieux, au pire pour une Cité-État. Rousseau a déjà en tête un système de représentation du peuple par un Souverain et un Gouvernement. Pour autant, il ne demande pas au peuple de s'occuper de ses affaires uniquement: il critique fortement un peuple plus enclin à payer qu'à donner de son temps pour sa patrie, plus occupé à ses affaires privées qu'aux affaires publiques. Le Souverain ne tire sa légitimité que de la volonté générale.
La pensée de Rousseau est riche, parfois drôle (quand il prédit par avance que quelque chose de grand viendra de Corse: Napoléon !), souvent complexe. Du contrat social est donc une saine lecture !

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