Un livre émouvant recontant un méli mélo de souvenirs de son quotidien. Jean-Dominique Bauby ne raconte pas l'accident mais l'avant et après accident. Le bouleversement de sa vie. Il y a certains passages que j'ai moyennement aimé, d'autres qui m'ont particulièrement émue (la fin par exemple). Je regrette d'avoir lu de façon si rapprochée 'Je vous demande le droit de mourir' et 'Le scaphandre et le papillon'
Morceaux choisis :
" Recroquevillé sur le fauteuil que leur mère pousse le long des couloirs de l'hôpital, j'observe mes enfants à la dérobée. Si je suis devenu un père quelque peu zombie, Théophile et Céleste, eux, sont bien réels, remuants et râleurs, et je ne me lasse pas de les regarder marcher, simplement marcher, à côté de moi en masquant sous un air assuré le malaise qui voûte leurs petites épaules. Avec des serviettes en papier, Théophile essuie, tout en marchant, les filets de salive qui s'écoulent de mes lèvres closes. Son geste est furtif, à la fois tendre et craintif comme s'il était en face d'un animal aux réactions imprévisibles. Dès que nous ralentissons, Céleste m'enserre la tête entre ses bras nus, couvre mon front de baisers sonores et répète : "C'est mon papa, c'est mon papa", à la manière d'une incantation. On célèbre la fête des pères. Jusqu'à mon accident nous n'éprouvions pas le besoin d'inscrire ce rendez-vous forcé à notre calendrier affectif, mais, là, nous passions ensemble toute cette journée symbolique pour attester, sans doute qu'une ébauche, une ombre, un bout de papa, c'est encore un papa. Je suis partagé entre la joie de les voir vivre, bouger, rire ou pleurer pendant quelques heures, et la crainte que le spectacle de toutes ces détresses, à commencer par la mienne, ne soit pas la distraction idéale pour un garçon de dix ans et sa petit soeur de huit, même si nous avons pris en famille la sage décision de ne rien édulcolorer."
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