Je comprends ce que tu veux dire, Brunlours, quand tu parles de "malaise" à la lecture de ce livre. A defaut de nous mettre (comme lui l'a été) physiquement en contact avec le principal protagoniste de cette histoire, le "docteur" Romand (sic !), Emmanuel Carrère nous amène au plus près de ce que les journaux qualifie habituellement de "monstre", en posant implicitement la question : ce "monstre" est-il si différent de nous ? Ne suffit-il pas parfois d'un petit grain de sable (un examen raté ou une moustache rasée - comme dans un autre roman de Carrère) pour que la vie bascule vers une pente -horrible et irrémédiable.
Contrairement à Nadouch, j'ai ce livre dans un coin de ma tête depuis que je l'ai lu et pour ceux qui aiment, je recommande aussi la lecture de la biographie de Philip J. Dick, l'auteur de Blade Runner, par Carrère.
En revanche j'ai eu beaucoup de mal à suivre E. Carrère dans son dernier livre "Un roman russe". J'ai aussi mes limites en matière d'archéologie des gouffres psychiques !
PS : j'ai aussi un très bon souvenir du film "L'adversaire" où Daniel Auteuil est un excellent Docteur Romand.