[Trois jours chez ma mère - Prix Goncourt 2005 | François Weyergans]
Je m'attendais à un long monologue de l'auteur se portant inlassablement autour de sa petite personne et dont le prétexte à toutes ses élucubrations était de se rendre chez sa pauvre mère qu'il n'a plus vue depuis longtemps avec comme point d'orgue son séjour pendant au moins 3 jours au domicile maternel. Et bien oui, je ne m'étais guère trompée, il s'agissait bien de cela : nous avons droit aux récits de ses dérives amoureuses et sexuelles, de ses difficultés avec le fisc, de ses difficultés à mener à terme les projets qu'il entame de manière frénétique, de sa façon d'être mari et père, le tout saupoudré de références littéraires, musicales et culturelles.
Beaucoup me rétorqueront qu'ils s'en tamponnent de ce genre de confidences et ils n'auront peut-être pas tort.
D'autres iront un peu plus loin et seront charmés par cet auteur désemparé, mal dans sa peau, qui se jette sur une quantité de projets qu'il délaisse aussi rapidement les uns que les autres, qui comble les vides de la page blanche et de son existence en brodant sans cesse sur une quantité d'anecdotes, d'associations d'idées, de successions d'images qui ont le mérite de le noyer un peu plus dans sa paralysie et de l'éloigner chaque jour davantage de ses objectifs, à savoir écrire un livre et aller rendre visite à sa chère mère.
Quant à moi, à la fin de ma lecture, j'avais presque envie de lui dire (à l'instar du psychanalyste d' Alex Portnoy - voir Portnoy ou son complexe de Philip Roth) : bon, nous pouvons peut-être commencer maintenant ?
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