[Kia Ora, Tome 1 : Le départ | Olivier Jouvray, Virginie Ollagnier-Jouvray, Efa]
Nouvelle-Zélande. Début du XXe siècle. Nyree est une institutrice ayant fort à faire avec une tripotée de gamins turbulents, mais que la jeune femme maorie comprend d'autant mieux qu'elle-même ne fut pas un modèle de sagesse durant sa propre enfance... Lorsqu'un de ses élèves en traite un autre de monstre, elle ne laisse toutefois pas passer l'incident, qui lui rappelle de bien mauvais souvenirs, et interrompt la classe afin de raconter aux enfants sa jeunesse. A l'époque le travail était rare en Nouvelle-Zélande. Mais les Maoris formaient une communauté soudée, où l'on oubliait ses problèmes en s'adonnant aux danses et chants en costume typique. Une coutume qui va terriblement intéresser Mr Hartmann, représentant d'une riche société européenne, qui propose au groupe local de partir en tournée de par le monde... Nyree et ses parents acceptent aussitôt. Car ils ne savent pas encore qu'Hartmann va les présenter dans des expositions universelles, à la manière d'animaux rares, et que les Européens « civilisés » ne verront en eux que d'étonnants monstres exotiques... Basé sur des faits historiques, Kia Ora est un double voyage aux antipodes de la gamme des émotions. Entre indignation face à la bêtise colonialiste et émotion pure face aux errements d'une petite Maorie, cette grande leçon d'histoire et d'humanité ne laissera personne indifférent.
Conclusion
L'histoire est toute simple, mais nous présente un aspect du monde du début du siècle : l'une des "dérives" de la décolonisation (mais c'est facile de s'exprimer ce point de vue hors contexte), les autochtones vus un peu comme de gentils sauvages. Le cadre de la société maorie de cette époque nous sort des traditionnelles BD historiques qu'on connaît, celles qui parlent de nos régions. C'est donc très intéressant, d'autant que les auteurs sont bien documentés et qu'ils nous le font partager dans un intéressant dossier à la fin de l'album.
Côté graphisme, on a le trait d'Olivier Jouvray, celui de la série "Lincoln", qui va parfaitement avec le cadre de la Nouvelle-Zélande et traits des Maoris.
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