J'ai aimé ce livre mais je vais avoir beaucoup de mal à expliquer le pourquoi du comment.
Difficulté à mettre des mots là où j'ai ressenti de l'émotion.
De quoi s'agit-il exactement ? On y parle des vivants et des morts, de la lumière et de l'ombre, de la pesanteur et de la légèreté, de la maladie qui nous plonge dans un temps suspendu fait d'attente et du quotidien des proches qui défile à toute allure.
Le boulevard périphérique que le narrateur emprunte chaque jour pour rendre visite à sa belle-fille atteinte d'un cancer renvoie à un éternel recommencement que Sisyphe n'aurait pas désavoué. La figure maternelle qui veille sur sa fille qui se meurt, la figure paternelle qui vieillit et qui ose enfin le lâcher-prise que sa vieillesse autorise. Les échos que cette mort engendre chez le narrateur.
Il y a dans ces pages un récit de 12 pages qui m'ont terriblement émue.
Ce récit fait part des souvenirs du narrateur à propos d'une rafle pour le compte du Service du travail obligatoire durant les années d'occupation nazie en Belgique. Ce passage, qui prend des allures de tragédies grecques, est absolument bouleversant.
Cette lecture ne me fut pas facile, bien que l'essentiel soit dit avec beaucoup de simplicité. Le foisonnement et l'universalité des thèmes abordés font inévitablement ressurgir certaines émotions chez le lecteur.
Citation:
Je voudrais faire l'économie de toutes les morts que j'ai vécues, de celles que je devrai vivre encore. Je ne peux pas, je suis dans ce temps, dans ce monde, il n'y en a pas d'autre.
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