[Périls en ce royaume : Une enquête de Michel Van Loo, détective privé | Alain Berenboom]
Un polar volontairement désuet situé à l'époque de "la Belgique de papa" qui fut pourtant tout sauf idyllique si l'on y regarde de plus près.
Nous sommes en janvier 1947. Un jeune fonctionnaire aux Affaires étrangères, qui fut résistant pendant la guerre, disparaît brusquement. Sa famille fait appel à un détective privé, Michel Van Loo.
A cette époque, la Belgique est – déjà – traversée par des grandes turbulences politiques : la question royale opposent les monarchistes aux républicains mais également, parmi les monarchistes, les Léopoldistes aux Antiléopoldistes. Ajoutons à cela les règlements de compte entre résistants et anciens collaborateurs et les prémices de la guerre froide avec l'apparition de diverses factions communistes tels que les staliniens et les trotskystes qui se disputent entre eux pour prendre le pouvoir.
C’est dans ce climat particulier qu’enquête Michel Van Loo et ses amis : Anne, sa bonne amie et shampouineuse, Fédérico, coiffeur et ancien partisan communiste italien et le pharmacien juif Hubert.
Nous accompagnerons les tribulations de nos compères dans les rues de Bruxelles avec humour et bonne humeur, sans oublier les délicieuses gueuzes grenadines.
Vous l'aurez compris, sans omettre les questions politiques importantes de l'époque, Alain Berenboom nous a concocté un polar avant tout divertissant et nostalgique du Bruxelles de l'après-guerre.
Quel plaisir de parcourir les rues de Schaerbeek et d'Ixelles (qui ne connaît pas La bastoche, célèbre café des étudiants de l'ULB) et de réentendre quelques expressions bruxelloises bien de chez nous.
Extrait :
Citation:
En rentrant chez moi, je songeai à la complexité de notre petit pays. Vu de loin, un paradis terrestre, patrie du chocolat, du fromage et de la démocratie : la Suisse, mais avec sept cents sortes de bières en prime. En vérité, un chaudron en ébullition où un apprenti sorcier tentait de mélanger des ingrédients qui n'étaient pas destinés à se mêler et réagissaient violemment pour éviter la fusion. Pourtant, dans le passé, les Belges avaient déjà réussi bien des miracles et associé d'autres éléments dont personne n'aurait pensé qu'ils puissent s'allier et bonifier ensemble. La gueuze et la grenadine, par exemple. N'était-ce pas un signe ?
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