A travers ce roman autobiographique l'auteur nous fait découvrir une période de troubles aux Etats-Unis.
Alors en couple avec l'actrice Jean Seberg, militante engagée pour la cause noire, il " adopte " un chien qu'il découvrira dressé pour attaquer les noirs : ces chiens d'attaque dressé par la police anti-émeute étaient alors appelés " chien blanc ". Romain Gary décide de " guérir " son chien : pour cela il va le confier à un homme noir qui ne semble pas très clair dans ses intentions vis à vis de l'animal…
Gary disseque les mécanismes de la lutte contre (ou pour) le racisme. On découvre ainsi la culpabilité de l'actrice riche, blanche et belle. La cupidité des militants qui profitent de cette culpabilité tout en la méprisant.
L'écriture de Gary dépeint avec une justesse dérangeante les attitudes, la psychologie des hommes de chaque camp. Il parvient, tout en ayant un fort parti pris, à établir un constat impartial de la stupidité des deux " camps ". A travers ce roman, la citation " l'homme est un loup pour l'homme " prend tout son sens.
Le chien (un chien loup) se transforme alors en métaphore : sa " guérison " devient un chemin de croix, si on parvient à lui faire oublier sa haine, alors il y a un espoir pour l'humanité. Mais les choses ne sont malheureusement pas si simples…
Ce roman est encore d'actualité : par les reflexions de Gary sur la société de consommation, sur les actes terroristes… on ne peut s'empêcher de penser à la Corse aujourd'hui, à l'antisémitisme toujours présent, aux actes de violence gratuite…
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