Le concert
traduit de l'albanais par Jusuf Vrioni
Editions Fayard
D'abord, il faut dire que j'ignorais pratiquement tout de l'histoire de l'Albanie....et en particulier le contexte dans lequel s'inscrit ce roman, qui est celui-ci:
"L'Albanie et la Chine ayant le même point de vue, vers la fin de l'année 1960, le gouvernement albanais se rapprocha de celui de Pékin. En décembre 1961, l'Union soviétique rompit toute relation diplomatique, après avoir cessé tout soutien. La Chine dépêcha aussitôt des experts chargés de remplacer les conseillers soviétiques retirés du pays et fournit des crédits à intérêts peu élevés. La petite Albanie put ainsi braver la puissante Union soviétique
La réorientation de la politique étrangère chinoise au début des années 1970 et le rapprochement sino-américain qui s'ensuivit furent à l'origine du refroidissement des relations entre l'Albanie et la Chine. L'Albanie, ayant normalisé ses relations avec la Yougoslavie, puis ayant à plusieurs reprises condamné publiquement la politique étrangère de la Chine, Pékin cessa de soutenir son ancien allié en juillet 1978."
J'ai donc été très déconcertée au début de la lecture de ce gros roman qui dresse face à face deux puissances ,la Chine et l'Albanie, à la fin d'une époque.Au début du livre, un Albanais marche sur le pied d'un Chinois et l'Histoire en sera bouleversée....
UNE famille est au centre du roman , et quand il débute, Gjergj, le père, est parti vers Pékin porteur d'une lettre émanant du ministère des affaires étrangères dont il ignore la teneur . A Tirana, on sait que Mao veut recevoir- horreur- le président des Etats Unis et les rumeurs vont bon train.
Rumeurs, simplement, car il règne, comme dans tout bon pays à régime totalitaire, un climat de méfiance, de peur, de suspicion, et de trahison...
Et les traducteurs, passés du russe au chinois, se demandent quelle langue il va leur falloir apprendre pour continuer à nourrir leur famille...
Pendant ce temps là, le brave Mao Zéong retiré dans une grotte, se remémore quelques épisodes sympathiques de son règne...
Et le roman se terminera par un concert grandiose et sinistrement bouffon donné à Pékin en présence de Pol Pot concoctant un nouveau massacre, d'un admirateur parisien de Mao et d'une délégation albanaise piégée par les idéogrammes....
Tout le monde en prend pour son grade,en particulier les sinophiles de tous bords et c'est une vision de l'histoire qui ne manquerait pas d'humour si ce n'était pas si triste...
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