Un journaliste sportif qui chronique la finale olympique d'un 200m, quoi de plus banal. Mais un journaliste sportif de gauche !?!? Et la finale des jeux de Mexico 1968, ponctuée par le geste militant des deux coureurs noirs "Black panthers", la tête basse, le point ganté vers le ciel. Un record du monde, dans un monde qui se rebelle, mais où la rébellion est mal venue. Deux sportifs qui ne s'étaient jamais exprimés, mais qui osent une seule fois dans leur vie et le paieront irrémédiablement.
Ce petit livre n'est pas seulement une rareté dans un monde des textes sportifs. C'est aussi une mise en perspective du contexte des années 60 tantôt révolutionnaires tantôt conservatrices, un récit-témoignage de l'enfance de l'auteur.
Finalement, c'est aussi un coup de gueule à l'égard des médias sportifs de notre époque, qui priment l'instant, le fric, l'image...
Si la plume de Pierre-Louis Basse est agréable à suivre, il faut reconnaître que c'est parfois touffu. Il a certain voulu exprimer beaucoup de ressenti et d'émotion dans ce texte : on en retire de l'aigreur, de la nostalgie parfois, mais aussi de la colère certainement. A lire en une fois si possible (ça se lit très vite) pour justement avoir une vue d'ensemble de sa pensée.
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