[Harry Potter (tome 7) : Harry Potter et les reliques de la mort | J.K. Rowling]
Depuis le 21 juillet dernier, date de la sortie anglo-saxonne de cet ultime tome, je me bouche héroïquement les oreilles et détourne courageusement les yeux de toute allusion potterienne afin de ne pas gâter le suspens et altérer mon plaisir de lecture quand enfin j'aurai ce livre entre les mains... Et aujourd'hui, le jour fatidique est arrivé : c'est fini ! Non, ce n'est pas un cri de joie que j'émets ainsi, mais plutôt un regret. Car oui, moi aussi je m'y suis laissée prendre, et c'est avec regret que j'ai quitté l'univers de Harry une fois ma lecture achevée. Comme sans doute beaucoup d'entre vous, j'ai lu ce roman partagée entre l'envie d'enfin savoir comment tout cela se termine (même si l'intrigue et le final sont prévisibles), et le désir de faire durer ce dernier rendez-vous...
...dans lequel Harry doit accomplir son destin : affronter
Vous-Savez-Qui. Avant de mourir, Albus Dumbledore lui a révélé la manière dont ce dernier a divisé son âme en sept parties, enfermées dans des objets symboliques, les Horcruxes. Harry, toujours flanqué de Ron et Hermione, doit donc retrouver et détruire ces Horcruxes. Et sans dévoiler la fin des aventures du sorcier (Mourra ? Mourra pas ?), je peux toutefois vous donner quelques unes de mes impressions tant sur ce dernier tome que sur l'ensemble de l'heptalogie signée J.K. Rowling.
La première bonne surprise de cet ouvrage est que, après avoir ouvert tant de pistes inédites dans l'avant-dernier volume un peu indigeste (
Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé) qui faisait craindre un dernier tome échevelé, J.K. Rowling réussit à boucler sa saga de façon honnête et efficace, en résolvant quasiment tous les mystères. Ce livre est certes plus sombre que les précédents (les cadavres s'amoncellent) mais il est bien rythmé, on y retrouve humour, action, révélations, retournements de situation, et l'on fait même un dernier petit tour à Poudlard, la plus fascinante école de magie jamais fréquentée (honnêtement, n'avez-vous jamais eu envie d'aller y faire un tour ?).
Cet ultime opus est la conclusion d'une expérience unique en littérature jeunesse : en effet, en choisissant de faire vieillir ses personnages d'un an à chaque tome et en conduisant ainsi son héros depuis l'enfance jusqu'à sa majorité, J.K. Rowling a accompagné une génération de lecteurs à l'orée de l'âge adulte. La série
Harry Potter est un récit initiatique dense et complexe, où le héros (et dans une certaine mesure le lecteur avec lui) s'arrache, dans la douleur, à l'univers magique de l'enfance pour entrer dans l'âge adulte.
Toutefois, depuis le quatrième tome (
Harry Potter et la coupe de feu) il est évident que J.K. Rowling n'écrit pas que pour les enfants. L'introduction de la mort, de la souffrance, a modifié la tonalité des romans. De plus les thèmes brassés par l'auteur rencontrent un écho immédiat dans notre monde contemporain et notre histoire : racisme de certains sorciers au "sang pur" contre ceux d'ascendance moldue, sort des elfes de maison, sous-classe opprimée indifféremment par les "méchants" et les "bons", trahison des institutions, enregistrement des nés-moldus pour mieux les éradiquer, désinformation dans les médias officiels, résistance, etc.
Au final on prend conscience de la cohérence de l'univers créé par J.K. Rowling, univers à la fois exotique mais aussi très proche de notre quotidien et pour lequel les réponses sont à trouver au-delà de la magie, dans des valeurs humanistes. Un message certes "évident" mais distillé de bien belle manière.
le cri du lézard
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