Philippe, un placide amoureux de la logique, marié à Suzanne et leur (respectivement) ami et amant Henri, font naufrage sur une île. Au bout de 23 jours, Henri décide d'avouer à son ami qu'il a eu une liaison avec Suzanne pendant six ans, et qu'il n'y aurait rien de changé s'il la poursuivait sur l'île, avec son consentement cette fois...
Les deux premiers actes sont savoureux : ce mari prêt à tout admettre pourvu que l'on flatte son attachement à la logique est finalement très sympathique et le vaudeville transposé aux tropiques en est tout ragaillardi ; s'ébauche même un semblant de réflexion... Quand soudain, Roussin fiche tout par terre à la fin du IIème acte et pendant tout le IIIème : même en replaçant la pièce à son époque et en mettant en veilleuse notre politically correct, même avec la précaution prise par Roussin de signaler dans les didascalies de faire jouer "le noir" par un blanc grimé, l'entrée du pseudo-sauvage et ses rapports dominant-dominé avec les autres personnages m'ont mise très mal à l'aise et préparée à prendre congé de toute la petite bande avec plaisir.
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