C'est un cliché commun que d'évoquer la frénésie trépidante de la vie moderne pour justifier le besoin de s'évader un instant, de (se) mettre entre parenthèses, de suspendre le temps, ... mais il semble aussi que beaucoup d'oeuvres s'en font l'écho :
Ceux qui restent ou
Old Joy au cinéma,
Pays de neige sur le papier, pour ne citer que des découvertes récentes.
Peter Cameron avec
Là-bas, ouvre une nouvelle parenthèse.
Une parenthèse dans la vie d'un jeune étudiant-écrivain, pas très à l'aise dans ses baskets, qui s'en va en Uruguay avec l'idée de pondre une biographie sur un romancier décédé, auteur d'un seul bouquin.
Une double parenthèse même puisque, si le héros fuit sa vie américaine c'est pour aller perturber celle de trois ou quatre autres personnages qui eux vivaient en Uruguay comme suspendus entre parenthèses depuis le décès de l'écrivain : sa femme, sa maîtresse, son frère et l'amant de ce dernier.
[...] Ils parcoururent en silence le reste du trajet et atteignirent le portail d'Ochos Rios. Je ne suis ici que depuis hier, songea Omar. Il avait l'impression que cela faisait des jours.
« Où sont les rivières ? demanda-t-il à Pete.
- Quelles rivières ?
- Les huit rivières. «Ochos Rios», ça ne signifie pas «Huit rivières» ?
- Si, dit Pete. Mais il n'y a pas de rivières. Ce n'est qu'un nom.» [...]
Le temps de ce voyage, on brasse les cartes, on secoue la poussière accumulée sur le passé et les sentiments des uns et des autres.
Tout l'art des parenthèses est de savoir les refermer ...
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