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[Conversations avec la mort | Léa Silhol]
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Posté: Dim 04 Nov 2007 21:03
MessageSujet du message: [Conversations avec la mort | Léa Silhol]
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Que la Mort s’introduise dans une maison, et son hôte peut s’attendre à être emporté. Mais lorsqu’elle apparaît, par une glaciale nuit d’hiver, sur le seuil de la demeure d’un auteur à succès, et s’installe en silence près de la fenêtre, l’écrivain se voit offrir l’occasion d’une étrange et dangereuse conversation. Au fil des douze nuits qui séparent la Nativité de l’Epiphanie, alors que les frontières entre les mondes s’amincissent, il se fait conteur et porte-parole de l’humanité pour livrer à son invitée tout ce qu’il sait d’elle-même. Douze nuits déclinées en nuances de gris, douze nuits pour décliner les aspects de la mortalité : douze nuits pour instruire la Mort, et peut-être la séduire…
Une première nuit, une singulière panoplie d’écrivain et une glaçante histoire de reflet pour évoquer, à travers le récit « Assassin », l’attraction puissante du néant. Au cours de la seconde veillée est dit « Le Lied d’Intransigeance », l’histoire de la cantatrice Lyron d’Anrheim, de sa sublime voix et de son esprit élevé d’artiste que menace constamment la chute. La troisième nuit mêle son voile à celui des fumées d’opium pour dessiner dans un décor fin de siècle la figure de Lucifer, l’ange qui fit le choix de la mort céleste pour embrasser la liberté absolue (« Lucifer Opiomane »). La science aurait tué Dieu, mais que se passe-t-il lorsque la science crée un ange, et que celui-ci, par son chant incessant à la gloire du Créateur, bouleverse le monde, et au-delà ? Telle est la question posée dans le récit « Sur la Terre comme au Ciel ». Et notre écrivain de laisser Dieu et Diable, et de consacrer une nuit au deuil, au silence des morts, et aux êtres qui savent le déchiffrer, sous la forme d’un merveilleux « Dialogue avec les Ombres ». Il lui faudra une nuit aussi pour conter la mort des amants, lorsque la passion portée à son paroxysme devient folie (« Nos Funérailles »), et après l’amour qui tue, une nuit encore pour dire l’amour qui sauve, quel que soit le prix à payer sur la planète Hadéis pour arracher sa sœur à « L’Ordalie des Matriarches ». Dans « Xolotl », surprenant récit aux frontières du conte et de la science-fiction, la relation passionnelle, entre cruauté et tendresse, qui unit une fillette et le monstre extra-terrestre confié à elle, illustre la force étonnante de l’être humain, aussi chétif qu’il paraisse au regard de la mort et des êtres qui la donnent. Au cours de la neuvième nuit, parole est donnée à une créature qui fut humaine : son « Discours direct » évoque le refus de la mort, et l’obsession éprouvée pour certaines formes d’immortalité. « Maillon d’une ancienne chaîne » suit les traces d’un groupe d’explorateurs alors qu’ils s’aventurent dans les profondeurs d’une tombe ancienne perdue au milieu du désert… pour quelle monstrueuse découverte ? L’immortalité encore donne sa teinte à la onzième nuit, au fil de laquelle l’histoire déroulée d’ « Une Hécate et son chien » donne un tragique aperçu du sort réservé à ceux dont la mort s’est détournée. Arrive la dernière nuit, et la voix de l’auteur se fait murmure intime pour dire l’étrange pas de danse qu’une jeune juive new-yorkaise engagea avec l’Ange de la Mort (« De Nuit, de Glace, d’Argent »). La dernière nuit, et tout est dit de ce qui était à dire. Mais tout est-il joué ?

Un superbe recueil, d’une exceptionnelle unité alors même que les nouvelles présentent de grandes variations au niveau de l’ambiance, du ton, du genre même (même si le fantastique domine largement, le recueil comporte ainsi plusieurs belles incursions dans le domaine de la SF). Et cette variété, unie par le fil conducteur d’une conversation sur et avec la Camarde, nous rappelle que la mort, et les expériences que nous en faisons, est aussi mystérieuse et multiple que la vie – et que l’une et l’autre, étroitement liées, s’enrichissent mutuellement. Unité et multiplicité, époques et décors divers qui tous prennent naissance dans l’ambiance feutrée d’une maison d’écrivain, tant de témoignages qu’orchestre la voix d’un unique conteur au profit d’une Mort silencieuse, pour dire la fuite et la quête du néant : à travers ces Conversations avec la Mort, Léa Silhol a su mêler sensibilité, intuition et puissance stylistique pour nous faire découvrir « la dialectique de l’extraordinaire ».

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