Voilà un court essai, pourtant pas si neuf sur les questions que posent au féminisme certaines expériences féminines extrêmes et excluantes socialement (la bibliographie que Despentes insère à la fin le prouve), essai qui sonne violemment !
J'ai été incapable de le lâcher aujourd'hui, jusqu'au déraisonnable, jusqu'au retard dans le boulot : viol (particulièrement dur à lire), prostitution, pornographie... qui ne croit pas avoir une vision assez ouverte, humaniste de ces questions ? Eh bien Despentes (que j'avais peur de lire, persuadée de perdre mon temps et de détester) prouve qu'on n'a pas fini de devoir s'ouvrir et de regarder les choses autrement qu'au filtre de la bien-pensance et de la commisération.
Je crois qu'il faudra que je le relise plus calmement...

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ça donne envie de le lire ce bouquin, ta note de lecture...
Je travaille dans un milieu extrement machiste ; j en ai marre marre marre ; vu mon age je ne me fait plus d illusions et les grosses blagues à la Bigard me fatiguent plus qu elles ne me révoltent, meme si second degré comme ils disent...
Sans avoir rien lu de V. Despentes je connais plus ou moins ce qu elle pense de la féminité, des hommes , des femmes ,des rapports hommes-femmes... Comme dirai le goujat de service dans l avion pour l Afrique : ça se discute ! mais pour mon compte il y a longtemps que j ai enterré les ressentiments du male domminant à l encontre des nouvelles Eve .

Je connais bien le milieu dans lequel tu travailles (s'il était le seul vivier de machos, je t'assure que la vie serait belle) et je reconnais que pour quelqu'un qui, comme toi, est curieux et ouvert, certains discours rétrogrades doivent être lourds à supporter. Et, pour l'avoir tentée, la dialectique est inutile : être macho n'est pas le fruit d'une réflexion personnelle (voire d'une foi), c'est un fortin, une forteresse à ne pas laisser prendre.

Virginie Despentes ne peut pas avoir un discours bon chic-bon teint : son expérience de femme est extrême - je ne rêve absolument pas de la partager - et sa façon de voir sa féminité et d'en rendre compte ne peut qu'être extrême également.
Intellectuellement, je comprends par exemple parfaitement que la liberté d'une femme d'aller et venir est limitéê par la crainte que la société fait peser sur nous de nous faire violer, et je bous. Je comprends également que le seul moyen d'être aussi libre qu'un homme serait de braver cette crainte ; et c'est au moment de mettre en pratique cette idée... que j'abandonne le combat !
Elle n'est pas non plus misandre, elle affirme plusieurs fois sa tendresse pour les hommes, la sollicitude qu'elle avait pour ses clients quand elle se prostituait, elle dénonce les pièges dans lesquels ils se sont fourrés aussi ; mais sa liberté d'être, d'aller et venir n'est pas négociable. C'est pourquoi elle sait qu'elle est du clan des "pas épousables".

Avec un peu de retard je viens de prendre note de ta réponse et brusquement j ai le sentiment que notre échange est ... surréaliste...
Je viens de lire 3 articles dans le "Marianne" de la semaine passée , sur le manque de femmes , probleme auquel sera bientot confronté certains pays du tiers-monde( ah m... c est vrai on dit maintenant pays en voie de développement ou mieux: pays émérgeants ! ) donc en Inde, en Chine, au Pakistan, et d autres pays, on avorte les filles , on les tue à la naissance, et pour celles qui ont ont eu la "chance" de vivre l existence n est pas un long fleuve tranquille.... crimes maquillés en suicide ou accident de cuisine, tout est bon pour sauver "l honneur" de la famille et de la lignée... Comme la religion (principalement les 3 monothéismes) est pour le moins radicalement anti féminine, on n est pas sorti de l auberge comme l on dit.

A ce sujet je suis en train de lire un bon bouquin d un auteur turc sur précisemment les crimes d honneur commis sur les femmes ayant "péché" (adultère ou prétendu tel...) , j en donnerai un post dans l agora (Délivrance de Lavanelli).

Bon ceci dit cela n enlève rien à la pertinence de ton message ma chère Swann.

.... et l on en revient à King Kong théorie... La femme ne peut etre qu un ventre ou une putain. Dans ces pays ou le poids des traditions et de la religion est si pesant , les hommes se verraient bien procréer par parthogénèse, par contre ils conserveraient un certain quota de femmes pour assouvir leurs besoins sexuels....Tout cela résultant de 2000ans de représentation diabolique de la femme (le mal, péché, pouah...!)

Tiens ça me rappelle que sur le tympan de l église abbatiale de Conques (dans l Aveyron), dans la scene du jugement dernier le diable est représenté avec un sexe de femme.... c était au XII e siecle ; en occident l église a fait son aggionarmento ( et encore.... y qu a voir en Pologne...), par contre ailleurs... c est encore le moyen age.

Enfin (ça m était sorti de la cervelle...), je suis persuadé, certain meme, que ce que nous appelons La Culture ne prémuni pas contre les dérives obscurantistes ; j en ai la preuve éblouissante dans ma propre famille!

bonne soirée, bonne semaine, je vais aller voir si le climat de Toulouse est propice à la réfléxion constructive...