C'est à un beau jeu de massacre que Zola nous convie : la bourgeoisie d'un bel immeuble couvert de dorures et de blancheur... dont le plâtre s'écaille, en avertissement dès les premières pages. Et cet écaillement est vite dénoncé, par la voix de Zola, toujours ostensiblement didactique, et par celle des bonnes, dont les manquements sont stigmatisés par les maîtres et leur singe, le concierge : dans la cour, double inversé du bel escalier doré et olympien, les secrets honteux des uns et des autres sont jetés en même temps que les ordures. L'injustice sociale qui consiste à ne pas pardonner aux pauvres les vices dont les maîtres sont toujours excusables est longuement (peut-être trop longuement) développée.
Mais quelques figures s'échappent, les égouttiers de cet étrange jeu social, qui n'en tirent guère de bénéfices : l'abbé, qui sait tout grâce au sacrement de confession, et dont la marge de manoeuvre est réduite par ses ouailles mêmes, et le médecin, puis les martyrs, le pauvre M. Josserand, méprisé par des êtres méprisables, employé droit, et deux ouvriers. En lisant, je passais de l'indignation la plus profonde au rire, puis à l'attendrissement. J'ai un peu pensé à quelques textes de Maupassant et à
La Cousine Bette.
Sur le plaisir de cette lecture, je pense tout dire en précisant que j'ai parfois retardé mon travail en me dépêchant pour le finir en moins d'une semaine, de façon à ne pas "refroidir" l'intrigue.
Lu dans le cadre du Challenge Mon Ecrivain Préféré 2007.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]
Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre