Wizz et Buzz sont tour à tour deux enfants, deux ados ou deux adultes. Leur physique improbable et leur plastique imprécise (un long nez en forme de bilboquet et une perpétuelle mèche grasse sur les yeux pour Buzz, un groin de cochon pour Wizz, Buzz est long, Wizz est trapu) les rendent malléables et adaptables à toutes circonstances et toutes époques. Les gags en une ou deux planches jouent sur une irréductible bêtise humaine : fainéantise, gourmandise, orgueil... Parodie, caricature, clin d'oeil, les auteurs, Winshluss et Cizo, récupèrent et détournent le film fantastique (Nosferatu mâtiné de Frankenstein), le conte de fée (Cendrillon), le génie de la lampe d'Alladin... Lorsque le docteur Buzz immobilise le vampire Wizz avec deux saucissons d'ail croisés et entreprend de lui redresser la dentition, le lecteur ne peut que faire saillir ses crocs dans un rire de bon aloi. Lorsque la fée Buzz transforme le petit cochon en Wizz Laclasse, danseur hors pair et séducteur de princesse, alors que les douze coups de minuit sonnent, que le fumet délétère s'échappe de la chaussure abandonnée dans l'escalier et assaille l'odorat délicat de la princesse sourcilleuse, le lecteur ne peut que partir à la renverse en se gondolant tant la chute est drôle. D'autres planches sont moins réussies. Des gags poussifs s'essoufflent sous des dessins hâtifs comme si les auteurs avaient dû colmater à la va-vite un album à terminer dans l'urgence. On peut espérer mieux d'un tandem d'exception comme Wizz et Buzz, Winshluss et Cizo.
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