Après avoir lu la Peste de Camus, c'est le premier essai historique et littéraire que je lis de Camus. C'est aussi un monument philosophique. Toute traversée de références littéraires, Sade, Lautréamont et consorts; et historiques, guerre civile, révolution, bonapartisme, guerres mondiales et destruction de l'hommes définissent l'homme révolté qui échoue dans sa révolte. Seule la vraie révolte est créatrice, elle n'est pas la fin de l'histoire ou la fin de l'homme, elle en est le signe, le début d'un éternel recommencement. Le révolté, poussé à l'extrême du meurtre devient un meurtrier sans but, il essoufle le courant de sa contestation, car il crée en retour une révolte envers lui. Contre Dieu, la société, les valeurs bourgeoises, la richesse et le racisme, la révolte ne se définit que comme un processus qui ne s'enraye jamais. Marx se révoltait contre un système mais il avait conscience de l'impossibilité de le détruire, la nécessité était de reconstruire, avec les ruines déclinantes de l'ancien système existant. L'important, je crois pour Camus, est de ne pas se révolter à l'extrême jusqu'à la mort, le meurtre ou la décimation des peuples. La révolte se doit d'être, comme contestation, un flèche d'or vivante, qui ne s'éteint jamais, mais qui recrée infiniment l'homme, les arts, les principes, la foi, le monde humain enfin.
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