Un australien sexagénaire, Paul Rayment, sans famille , se retrouve brutalement amputé d'un membre inférieur à la suite d'un accident. Refusant obstinément le port d'une prothèse qui lui permettrait le retour à une certaine indépendance, incapable de se débrouiller seul donc, il nécessite des soins quotidiens. Qui lui sont prodigués par une infirmière d'origine croate, récemment immigrée avec sa famille.
Et notre sexagénaire qui ,jusqu'à l'accident, assumait parfaitement sa solitude, va s'apercevoir qu'une prothèse affective, une famille, fût-elle d'adoption, est encore le meilleur rempart contre les affres de la vieillesse et du handicap physique.
Arrêt sur image. La lectrice se dit: " Voyons......Mais il va devenir presque sentimental, notre Sud-africain ! "
Erreur. C'est à ce moment du récit que débarque dans le roman -fiction dans la fiction- Elisabeth Costello, double de l'auteur. Et celle-ci, à son habitude, va remettre les pendules à l'heure. Plus précisément à l'âge.
Froide observatrice et analyste de la réalité, incisive, Elisabeth Costello met peu de temps à briser rêves et espoir......
Coetzee n'a pas changé, ses romans sont toujours aussi noirs. On les referme avec soulagement. Et pourtant, leurs personnages ne nous quittent jamais tout à fait. C'est peut être ce qui prouve que J. M. Coetzee est un grand écrivain.
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