Décidément, cette collection "Folio 2€" m'aura permis de faire de belles découvertes. Caryl Férey est un jeune auteur, originaire de Montfort-sur-Meu, en Ille-et-Vilaine (Bretagne), quasiment un gars de chez moi ! Ce petit livre, placé sous le signe de l'excès, rassemble de courts textes, souvenirs ou observations diverses, écrits dans un style volontiers provocant mais sans tomber dans la facilité de la provocation systèmatique. Caryl Férey sait garder une certaine retenue et même une certaine élégance dans l'excès. Deux exemples qui donnent un peu le ton :

"J'ai grandi dans les années quatre-vingt et j'encule Casimir. La formule vaut son poids de baudruche mais savez-vous ce que c'est que d'avoir grandi dans les années quatre-vingt dans un monde en faux où l'on vous disait en face qu'écraser la gueule de l'autre était la superclasse ? Que se remplir les poches était la seule liberté ?"

"... Ma mère, elle, serrait les fesses pour que je passe le cap de l'adolescence sans trop mourir. Quand je n'étais plus qu'une flaque de boue et de larmes rentrées, elle me disait que ça allait sortir un jour, qu'il ne fallait pas s'en faire, que ce jour-là ça allait faire des étincelles cosmiques, des cratères dans l'univers, que ma fureur ne serait pas perdue pour tout le monde, que les filles allaient adorer ça, les autres aussi; elle délirait en bloc - un langage que je connaissais."

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Férey est un excellent auteur de polars (que j’ai découvert grâce à Lazy). J’ai particulièrement aimé Haka, qui se déroule en Nouvelle Zeelande. C’est plus violent que ce que je lis habituellement, mais du coup c’est si bien écrit et si passionnant que ça ne m’a pas dérangée plus que ça.

Mais que n'as-tu donc pas lu, chère Lesezeichen ! Je viens de rajouter Haka à ma liste de souhaits. Le Haka, c'est bien cette danse rituelle que font les rugbymen "All Blacks" avant chacun de leurs matchs ?

Puisqu'on parle de la culture maori en Nouvelle-Zélande, j'en profite sur ce film que je trouve magnifique : Once Were Warriors (L'âme du guerrier en français je crois).
Ca parle d'une famille maori vivant dans la banlieue d'Auckland, dans une ambiance limite ghetto, avec les problèmes sociaux qui vont avec la ghettoisation : père à moitié alcoolique et violent, fils délinquant...
Ce film n'est pas très gai mais magnifiquement bien fait et très touchant, je le recommande très chaudement (on y parle de haka aussi .