Quatre nouvelles pour explorer le mystère de nos origines et la fascination qu'il exerce sur les esprits. Brièvement, le voile du temps s'entr'ouvre et permet à quelques explorateurs privilégiés de contempler le monde tel qu'il était à l'époque préhistorique. Hallucination, mirage, escroquerie scientifique ? Le doute est là, l'émerveillement aussi, et pour trancher entre les deux il suffit parfois d'une minuscule preuve arrachée au passé...
Dans "Une fenêtre sur le passé" (Francis Carsac), un géologue évoque la singulière vision qu'il eut un soir d'orage, sur un site de fouilles paléolithiques.
Le héros de "Souvenir lointain" (Poul Anderson) ne se contente pas d'une simple vision, il est projeté par hypnose dans l'esprit d'un de ses lointains ancêtres préhistoriques ; mais d'un tel bond dans le temps, peut-on revenir l'esprit indemne ?
"Le brouillard du 26 octobre", de Maurice Renard, a ma préférence : deux scientifiques, surpris au cours d'une promenade par un brouillard exceptionnellement dense, découvrent une fois levé le voile brumeux un paysage datant de l'ère tertiaire, et rencontrent nos ancêtres sous une forme insoupçonnée ; leur trouvaille jette un éclairage bien nostalgique sur notre évolution, nos mythes et nos aspirations modernes.
Enfin, Ivan Efremov dans "L'Ombre du passé" lance son héros, sur la foi d'une émouvante hypothèse, à la recherche de paysages rocheux qui auraient conservé, selon certains procédés proches de la photographie, l'image précise de scènes préhistoriques : l'idée est séduisante, même si les discrets accents de propagande soviétique donnent à la nouvelle un aspect assez daté.
Bref, une anthologie sympathique, qui m'a rappelé l'émerveillement de certaines lectures d'enfance telles
Le Monde Perdu de Conan Doyle.
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