Un document qui pose plus de questions qu'il n'y répond, et pour cause : Natascha Kampusch refuse de répondre à la plupart des questions (notamment celles qui relèvent de sa "vie intime") et même attaque en justice ceux qui se hasardent à en dire quelque chose ; la police a négligé des pistes importantes, s'est refusée à creuser des coïncidences bizarres qui mettraient en cause les parents de Natascha et particulièrement sa mère. Certains témoignages et l'attitude de Natascha ont contribué à retourner contre elle l'opinion autrichienne, mais la réalité est sans doute plus simple : elle est encore dans le déni et l'on ne peut pas attendre de quelqu'un qui est resté enfermé dans une cave minuscule, insonorisée, ventilée mécaniquement, sous-alimenté, à la merci d'un malade, des raisonnements cohérents.
Le plus atroce, dont j'ai pris conscience à la lecture de cette enquête, c'est que cette petite fille est d'autant plus victime de son syndrome de Stockholm qu'à bien des égards son tortionnaire lui a accordé plus d'attention et de soins qu'elle n'en recevait chez sa mère, et que sa vie dépendait de la sienne (s'il lui était arrivé un accident, elle serait morte à l'insu de tous dans son cachot dissimulé derrière un placard).
J'ai été déçue par le fait qu'il ne s'agisse que d'une enquête provisoire dans la mesure où, en attendant que N.K. progresse dans sa thérapie, on en est réduit à des spéculations. En fait, le livre se résume à cela, et à des témoignages très contradictoires, parfois répétitifs.
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