[La vie rêvée des plantes | Seung-U Lee, Mikyung Choi (Traducteur), Jean-Noël Juttet (Traducteur)]
Avec Lee Seung-U et la vie rêvée des plantes nous poursuivons notre exploration de l'Asie littéraire.
Et nous voici de nouveau en Corée (du Sud) après le déjà remarquable Vieux Jardin de Hwang Sok-yong.
Le roman de Lee Seung-U débute dans une ambiance plutôt glauque dans une famille étouffée par le silence des secrets non dits.
[...] Bref, chacun de nous avait une chambre, chacun était enfermé dans la sienne. Les quatre portes restaient obstinément closes. Personne ne faisait irruption dans l'une ou l'autre ni n'en avait la moindre envie. Ma mère était la seule qui aurait pu enfreindre cette règle. Nous vivions là comme si nous ne connaissions pas. Nul ne s'en plaignait, nul ne trouvait cela gênant.
Mais bien vite, l'auteur nous entraîne au-delà de ces tristes apparences humaines et nous fait connaitre un peu de la vie rêvée des arbres puisque selon lui, Les arbres sont l'incarnation d'amours brisées.
[...] Certes, on ne voit pas les arbres se déplacer, mais est-ce une raison pour croire qu'ils ne bougent pas. [...] Je me disais même que la croyance en l'immobilité des arbres n'était qu'un préjugé désobligeant. [...] Il faut conclure, non que les arbres ne bougent pas, mais qu'ils ne se laissent pas voir quand ils bougent.
Et tout cela finira sur une note plus optimiste car derrière ces secrets de famille se cachaient de belles histoires d'amour :
[...] au début l'homme avait deux têtes, quatre mains, quatre pieds, quatre yeux, il avait deux sexes. Mais Zeus agacé de voir l'homme défier continuellement les dieux, a partagé son corps en deux. C'est pourquoi, les êtres s'aiment pour retrouver leur moitié. Ils tentent ainsi de reconstituer leur corps d'origine, leur esprit d'origine, de retrouver leur intégrité.
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