[Les vieux fourneaux. 1, Ceux qui restent | Wilfrid Lupano ; Paul Cauuet]
Les papys font de la résistance.
Ceux qui restent saluent la vie et font la nique à la mort. Un trio de septuagénaires, Antoine le syndiqué, Pierrot l’anar, Mimile le tatoué se connaissent depuis toujours et se retrouvent pour assister à la crémation de Lucette, l’amour d’Antoine, inconsolable jusqu’à la lecture du testament de sa femme. Vénère, il prend sa bagnole et son fusil et part séance tenante en Toscane régler ses comptes avec le baron perché des usines pharmaceutiques, le vieux gâteux Garon Servier. Ses deux amis médusés se lancent à sa poursuite avec Sophie, la petite-fille d’Antoine, enceinte de sept mois, certains que le jeune veuf va commettre l’irréparable.
S’arrêter au parti-pris idéologique du scénariste serait une erreur tant l’histoire est bien troussée. Wilfrid Lupano est habile à jouer avec les codes, amenant l’émotion là où on ne l’attend pas vraiment par exemple quand le vieux riche honni déraille et révèle son passé à qui veut bien encore l’écouter. Garon Servier, déchu par la vieillesse, abandonné dans son luxe, montre alors un tout autre visage. Les dialogues sont bien troussés et prêtent souvent à sourire. Les vieux appartiennent à une époque révolue, avec ses valeurs, ses combats et ses espors dont les effluves nostalgiques sont bien rendus. Les dessins de Paul Cauuet croquent sans vergogne les silhouettes décatis et les visages flétris avec une véracité qui crédibilise les personnages, leur conférant une indéniable aura de sympathie. Avec ces papys imprévisibles, il sera difficile pour le lecteur de savoir sur quel pied danser.
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