Après la lecture roborative de son essai "Rouvrir le roman" (quel titre horrible, pourtant !), j'ai souhaité lire un roman de Sophie Divry et une amie m'a très gentiment prêté "Quand le diable sortit de la salle de bain" qu'elle venait de terminer. Eh bien, ce ne fut pas le grand coup de ♥ que j’espérais. La romancière y applique de façon très scolaire les préceptes qu'elle avait énoncés dans son essai : piocher dans les écrits des autres écrivains, utiliser (sans craindre d'abuser) la digression, les calligrammes, les listes loufoques, les mots valise, etc. On m'objectera que ce roman-ci a été publié avant cet essai-là, et qu'elle ne pouvait donc pas scolairement appliquer ce qui n'existait pas encore. Objection acceptée. N'empêche qu'en lisant le roman après avoir lu l'essai, j'ai eu vraiment le sentiment d'être en train de lire le résultat du devoir suivant : << En prenant comme point de départ une jeune écrivaine qui, au chômage depuis plusieurs mois, tire le diable par la queue, appliquer dans un roman de 300 pages les conseils que Sophie Divry prodigue au primo-romancier dans son essai "Rouvrir le roman". >>
Bon, j'exagère (un peu), ce n'est pas (tout-à-fait) aussi scolaire que cela : il y a quelques pages qui sont réjouissantes et les excès (les listes, les pléonasmes, ...) sont excessifs à souhait. Néanmoins il m'a semblé que les grosses ficelles stylistiques de l'auteur rendaient la vie dure aux deux ou trois personnages du roman et que l'histoire en devenait franchement insipide, voire gonflante. Le dernier paragraphe qui clos le roman avec une belle queue de poisson est assez symptomatique du livre : l'héroïne, on la plante là, c'est vrai qu'on n'y tenait pas tant que cela, finalement. Et il y a maintenant le "making off" du roman à écrire ...
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