Après "L'Assassinat d'Hicabi Bey", on retrouve Alper Kamu pour de nouvelles aventures. Il a toujours cinq ans, toujours la langue aussi bien pendue, l'humeur belliqueuse et le regard désabusé. En le voyant, les gens hésitent immanquablement pour déterminer s'il est un "gosse très précoce", un "nabot très idiot" ou juste un "cauchemar". Comme dans le premier volume, on croise ses copains du quartier, "de belles personnes qui, dans la vie, respectaient la loi de la jungle par-dessus tout", ainsi que des êtres nourrissant "la forte conviction que tout être vivant disposant du potentiel de nuire à celui qui lui fait face se doit d'accomplir cette nuisance".
Dans cet opus-ci, Alper est confronté à deux mystères qu'il résoudra haut la main, au péril de sa vie et de sa sécurité affective : son copain Ümit a-t-il tué un frère handicapé, comme il le déclare lui-même? Et que signifient les mots d'amours retrouvés par l'apprenti détective chez son oncle décédé ? Ils évoquent en effet une femme qui n'est pas le grand amour qu'on lui prêtait.
Bref, flairant là-derrière l'aveuglement, le mensonge et/ou l'hypocrisie des adultes, ainsi que la vraie laideur d'une vie qu'il abhorre, Alper n'aura de cesse de connaître la vérité. Comme on le voit, cette fois-ci, les mystères sont à peine criminels, mais peu importe, ils servent à créer une tension dans un livre dont le plus grand intérêt tient dans un ton toujours aussi drôle (malgré quelques lourdeurs de traduction), des réflexions toujours aussi percutantes, le tout dans une Istanbul à mille lieues du décor folklorique. Espérons qu'il y aura un troisième tome !
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