Bultmann est un auteur important dans le processus de démythologisation du nouveau testament. Contrairement à ce qu'on raconte en milieu fondamentaliste, Bultmann ne fait pas "oeuvre de destruction de la foi". Il recentre son interprétation des écritures sur ce qui est important : le kérygme. Pour ce faire, il déconstruit toutes les mythologies et constructions "surnaturelles", non pas en les dévalorisant, mais en précisant qu'elles n'ont été écrites que pour délivrer un message - elles n'ont pas de fondement historique en soi.
La fin du livre comporte la retranscription d'une conférence sur les processus de mythologie et de démythologisation, très intéressantes, plus philosophique (mais la théologie n'est-elle pas une branche philosophique?).
Un livre important pour qui veut étudier la bible.

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Questions compliquées, si je veux répondre en m'en tenant aux paroles que Bultmann a consignées dans son livre.

A propos de la première question, Bultmann semble ne pas la formuler ainsi. Par exemple (c'est moi qui pense, pas Bultmann) un discours peut être rationnel sans pour autant contenir une vérité historique : je pense notamment aux paraboles, ou aux historiettes rapportées dans les évangiles, qui ne racontent pas ce qui s'est passé ("un homme avait deux fils...") mais qui met une situation en scène, pour faire passer un message.

En revanche, ce qui est de l'ordre du surnaturel semble bien n'être, pour lui, non pas "faux", mais du mythe, c'est-à-dire une image convoquée pour donnée du sens, pour faire symbole, pour coller au langage des croyances de l'époque, etc.


Pour Bultmann, Jésus a vraiment existé. Mais qui était-il vraiment? C'est la recherche du Jésus historique, qui avance mais est loin d'aboutir. Cependant, les théories de ceux qui doutent de son existence sont à écouter sans doute, et ont leur part de validité. Car rien ne permet de prouver son existence (les gens que tu cites n'ont pas connu Jésus, ils en ont entendu parler par des chrétiens). Tout comme rien ne permet de valider l'existence de Socrate ou de Bouddha. Il n'empêche : qu'il ait ou non véritablement existé ne change rien au message véhiculé. Sauf si l'on est "doctrinaire", bien sûr - ce que je comprends aussi très très bien.

Merci de ta réponse !