Rome, et sa prodigieuse croissance, (la petite ville d'Italie qui s'agrège un empire recouvrant tout le pourtour de la Méditerranée), a été sujet d'étude, de débats quant aux causes de son déclin et de sa chute. Ainsi Montesquieu et son Histoire du déclin et de la chute de l'Empire romain.
En revanche peu d'études ont été faites sur son essor et sa réussite extraordinaire, sauf d'un point de vue descriptif, rarement analytique.
C'est ce que propose Philippe Fabry dans cet essai qui met en relief les causes libérales (libertés économique, juridique, sociétal) qui ont permis à la toute jeune République de croître et d'être un modèle, un attrait pour les autres Etats. Une croissance par exemplarité et volonté libérale.
Cependant, quand l'aristocratie est contestée dans ses fonctions dirigeantes (au Sénat, par exemple) et que les popolares (le parti populaire) prennent le pouvoir en donnant des gages au peuple, subventions, terres, concessions, etc, le point d'équilibre est rompu.
Rome va changer de nature, en perdant son attractivité et ses forces économiques. L'Empire va s'étendre mais les Romains vont perdre au bout du compte la main sur leur Empire, et cela relativement rapidement. Car la conquête d'ailleurs, de provinces est motivée par la recherche de richesses pour faire vivre tous les assistés. Et pour faire fonctionner une armée extraordinaire et de moins en moins efficace. Sans parler des fonctionnaires de l'Etat. En d'autres termes le libéralisme républicain fait progressivement la place à l'interventionnisme, au dirigisme, et au totalitarisme de l'Empire. Ainsi qu'à l'anarchie militaire et politique.
L'histoire de l'empire romain est à la fois une histoire longue ainsi que courte finalement, quand on se rappelle les atouts qui l'ont fait supplanter les autres cités, états, royaumes.
Pourquoi l'Empire s'écroule-t-il au Ve siècle sous la pression de quelques dizaines de milliers de Goths ?
L'auteur fait une comparaison entre l'empire romain et l'empire américain qui voit son rôle, son aura décliner inexorablement depuis 20 ans.
Ainsi il est intéressant de lire attentivement cette contribution de Fabry, tant pour Rome que pour ses analyses comparatives sur la Rome moderne.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]