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[Marcher ou l’art de mener une vie déréglée et poétique ...]
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Franz



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Posté: Mar 31 Déc 2013 19:53
MessageSujet du message: [Marcher ou l’art de mener une vie déréglée et poétique ...]
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[Marcher ou l’art de mener une vie déréglée et poétique | Tomas Espedal]

Un haillon de soleil posé sur une « rue misérable ponctuée de traces de désolation » peut transfigurer le sordide d’un âpre quotidien et donner des ailes à l’homme qui marche. Il suffit d’être éveillé et de prendre la dague de lumière en plein cœur. Le Norvégien Tomas Espedal s’empoigne avec la trivialité de sa vie à la dérive et la jette sur les chemins de son pays puis, par ricochet, sur ceux de l’Europe, des Ardennes de Rimbaud, du Paris de la Bohème, de la Grèce des Météores, de la Turquie antique de la côte lycienne. Le récit est fait de réminiscences, d’ellipses, de non-dits, de retour en arrière, de bonds en avant comme si l’espace et le temps se télescopaient. A un moment charnière du livre, l’auteur l’énonce clairement : « Le voyage ne nous vieillit pas, il nous rajeunit. Le voyage nous trouble, il change notre rapport au temps et aux années, nous croyons tout voir avec un regard neuf, avec un regard jeune, le voyage perturbe notre mémoire, il nous fait oublier ; nous ne nous rappelons plus notre âge réel, nos erreurs, nos déceptions, nous voyageons, nous croyons retrouver notre jeunesse alors qu’en réalité nous sommes en train de rêver. » Cette remarque essentielle mériterait d’être développée mais l’écrivain survole tout et n’approfondit jamais de son regard et de ses mots ; les paysages traversés ne sont qu’à peine esquissés, si peu évoqués. Seules des anecdotes pimentent l’errance du voyageur. La déconvenue d’Espedal à Istanbul est typique d’un touriste en goguette désireux de s’encanailler. Assez souvent, Tomas Espedal (dans la semoule) quand il raconte ses échappées avec ses bottes et son complet, ses ampoules et ses suées, ses cigarettes et ses ivresses. Ignore-t-il qu’un équipement minimum est nécessaire pour randonner ? En revanche, il est bien plus convaincant lorsqu’il évoque Erik Satie ou Arthur Rimbaud. Sa culture livresque exigeante et bien assimilée l’accompagne dans la première partie du livre. Dans la seconde partie, il voyage avec Narve Skaar, connu depuis l’enfance mais ami à l’âge adulte, depuis Athènes jusqu’à la plage de Kas en Turquie. Le livre décousu, avançant par « sauts et gambades », n’est pas entraînant au point d’emprunter les parcours évoqués par Tomas Espedal. Il n’est cependant pas dépourvu d’intérêt quant aux nombreux auteurs cités, à la sincérité et à la mise à nu sans fard ni forfanterie de l’écrivain norvégien mais il ne faut pas s’attendre à une entreprise de voyance et de visions développée par « un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens » comme le titre pourrait le suggérer. Si Espedal a pu « noter des silences et fixer des vertiges », le lecteur n’en a rien su mais il a marché de concert.

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