La « Corde à nœuds » est dans la droite ligne des « Trois mousquetons », un impromptu joué en anicroche par un quatuor sur les vires et les parois rocheuses. Le second volume des « Tribulations alpines » reprend l’expédition en sur-place dans les terres communistes, « sous la tente qui claque au vent, entre deux rafales… » et poursuit l’aventure en flash-back puis en live. Resté au camp de base, Raph, les entrailles tribouillées, court dans tous les recoins et négocie le papier toilette à prix d’or. Daniel, le ventre en feu, poursuit Dina, la Tatare, depuis le camp des alpinistes jusqu’au campement de sa famille nomade. Une erreur protocolaire dans la yourte et c’est le rétropédalage dans le yaourt. Daniel et ses trois amis doivent fuir ventre à terre les cavaliers mongols lancés à brides abattues à leurs trousses. Les racontars alpins s’enchaînent et les quatre amis partent vers d’autres sommets à l’encontre de grimpeur à l’envers, de soliste en cime, d'alpinistes humanitaires et autres têtes à claques dévariées, dans des voies absconses connues des initiés, des téléphériques en rade, des montagnes marchandisées.
Le second volume des Tribulations sonne un peu plus gravement sous la canne ferrée de l’auteur qui écorche en passant toute la frime et les tics des toqués en tous genres. Les quatre mousquetons se complètent et brettent de concert, emportant l’adhésion du lecteur. Le style est toujours aussi agréable, les phrases ayant été polies jusqu’à couler naturellement, limpides à l’oreille. Des morceaux de bravoure ponctuent le récit à chaque point d’orgue d’une excursion, montant crescendo à l’épicentre d’un ballet loufoque et burlesque où s’agitent les larrons et les drilles. Certaines réflexions ciselées touchent au cœur : « La beauté est une chose qui peut se représenter, les œuvres d’art en témoignent mais la beauté du vivant, elle, ne peut que s’éprouver dans l’espace et le temps où elle se déploie en s’y consumant ». Une belle découverte et des perspectives de plaisir sont offertes au promeneur.

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Bonjour Franz

Qu'est-ce qu'une critique de qualité ? Une critique qui s'élève à hauteur du texte auquel elle s'applique, voire qui le dépasse ; et sincèrement, c'est le cas pour la vôtre. Critique aussi capable de saisir les différentes nuances du texte et d'en rendre compte de manière resserrée et juste. Je suis servi.
Mais finalement, par-delà ma reconnaissance d'écrivain, je me pose une question : quand est-ce qu'on inverse les rôles ?
Tout grand critique est un écrivain potentiel. Je serai ravi de vous lire à mon tour.

Bonjour,

Me voici paré de beaux atours et par les refroidissements qui courent, avec l'âge en cavale, cela me tient chaud au coeur.
Je n'ai pas l'étoffe d'un écrivain, je le saurais mais j'ai plaisir à rendre compte de ce qui a pu me séduire. Cela peut se sentir parfois au détour d'une phrase mais vous concernant, il y a une fort riche matière parce que derrière une histoire maîtrisée, il y a la qualité d'un regard forgé par une belle présence au monde. Il ne faut pas que les mots nous encagent mais au contraire qu'ils nous servent afin de nous ouvrir à l'enchantement de la vie. Le mieux serait que nous nous rencontrions à une croisée de chemins.

Franz

PS Cela m'a fait sourire de voir que vous m'aviez inséré dans votre blog.