Malgré une entrée en matière flamboyante : la fameuse scène du film
Les Valseuses (Blier, 1974) où Miou-Miou (Marie-Ange) est jetée dans l'étang par Gérard Depardieu (Jean-Claude) et Patrick Dewaere (Pierrot) pour son aveu érotique malencontreux, ce traité de la Maladresse est moins original et inattendu, à mon sens, que ceux qu'a dirigés Gérald Cahen.
Il s'articule autour de deux axes qui néanmoins parfois se confondent : maladresse comme "
felix culpa" (faute quand même, mais heureuse, comme le péché d'Adam et Eve racheté par la Rédemption, selon Augustin), et maladresse comme échec apparent mais atout réel ; une troisième partie (la moins intéressante à mon sens) comprenant un récit (peut-être autobiographique mais assurément maladroit !) et deux interviews sur le burlesque au cinéma et au théâtre.
Le premier axe se décline en : maladresse chez (et de) certains grands auteurs littéraires classiques - Montaigne, Rousseau, La Fontaine, Molière, Stendhal, Marivaux ; apparition de la "gaucherie" dans la peinture à partir de la fin du XIXe siècle (fauvisme, primitivisme, autres avant-gardes) ; bouleversements stylistiques dans la langue littéraire notamment poétique à partir de Proust (Joyce, Aragon, Céline, Beckett, Queneau, Quintaine, Cadiot, etc.).
Le second axe cerne : les prouesses langagières des dyslexiques ; les avatars malheureux des maladroits sexuels (fatalement hommes...) ; un article illustré de vignettes sur le droit du maladroit - qui se voudrait comique mais m'a profondément ennuyé - ; un article sur la dextérité des robots par rapport aux hommes - qui se voudrait savant mais qui, lui, m'a profondément amusé - ; un article poli-thématique sur les "erreurs judicieuses de la science" mais aussi sur des "imperfections" heureuses en astronomie et en génétique.
Rien de psychanalytique. Pas un mot sur les lapsus. Oui, enfin, serait-ce une maladresse que de me satisfaire d'un facile jeu de mots sur le sujet et le contenu... ?
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]