L'enfant, le vieillard, le puissant ou le faible, le savant comme l'ignare... nul ne peut prétendre échapper à la maladresse. Elle est la marque de notre émotion et
de notre fragilité. De notre grâce, même. La littérature est peuplée de maladroits, la science est ponctuée d'erreurs judicieuses, et la peinture " primitive ", et le cinéma burlesque... Partout la maladresse révèle son sens moral et son altruisme.
Il est donc temps de saisir la dimension heureuse de cette faute créatrice à une époque où il faut un homme parfait, où la science est régulièrement mise en demeure de garantir un monde sans faille. Penser la maladresse,
en comprendre l'esthétique et les ressources créatrices est donc non seulement une forme de sagesse, mais aussi une action de résistance face au triomphalisme technologique ambiant.