Un roman doux-amer,sensible, joliment écrit si on néglige quelques fausses notes de traduction (je n'ai pas aimé que les corbeaux hurlent), très attachant..
Elle voulait qu'Adam l'appelle Eva et non maman. Son véritable prénom était Hava, Havalé, en fait, mais mama Ruth ne disait plus que "celle-là" en parlant d'elle.. Elle est partie comme ça, sans prévenir, quand son fils avait 10 ans, et n'a plus donné de nouvelles. Adam est maintenant médecin généraliste.Il ne lui reste d'elle qu'un papillon en verre avec une antenne cassée, qu'il porte toujours sur lui, dans une poche: elle vendait des verroteries; le papillon était invendable, elle le lui avait donné. Mama Ruth vit en institution, après un accident vasculaire cérébral qui lui a ôté la parole.
Vingt-cinq ans après, elle vient de téléphoner:" C'est Eva, ta mère. Je reviens dans trois jours."
Le roman, c'est tout ce qu'a pensé et fait Adam pendant ces trois jours, et l'entrevue finale. J'ai beaucoup aimé mama Ruth, son gros bon sens, sa manière de se débarrasser de ses soucis, sa rude tendresse. J'ai aimé la maison de mama Ruth, où ses petits-enfants continuent à se donner rendez-vous quand ils ont envie de se parler en buvant un café. J'ai aimé Adam à qui ses manques donnent beaucoup d'humanité.
C'est le seul roman de Mira Maguen traduit en français. J'espère qu'il y en aura d'autres.
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