En liberté conditionnelle, Shane Donald est rançonné dans son foyer d’accueil. Il prend la fuite et trouve ses repères auprès de forains et d’Angel, jeune femme presque aussi paumée que lui. Présumé dangereux et poursuivi par la police anglaise, il est constamment sur le fil d’autant plus qu’un meurtre, identique à celui qui le fit incarcérer des années auparavant, vient l’accabler.
Frank Elder a quitté la police de Nottingham mais des cauchemars récurrents (et prémonitoires) le font hurler dans son sommeil et le laissent hagard dans son lit. Il reprend du service le temps d’une mission car tout porte à croire que Shane Donald sévit à nouveau et puisqu’il avait réussi à l’inculper et le confondre avec son acolyte McKernan, sa connaissance du kidnappeur présumé est appréciée. Une course contre la montre est engagée pour retrouver Emma Harrison vivante.
Parallèlement, Frank Elder tente de clore une affaire de disparition non élucidée, celle de Susan Blacklock, en 1988, à l’époque des agissements des deux psychopathes, Donald et McKernan. Patiemment, il retrace l’itinéraire de Susan, contacte à nouveau ses anciens amis, ses parents et bien qu’il ravive des plaies qui ne cicatriseront jamais, des pans du passé tombent, des suppositions nouvelles se font jour, d’autres pistes apparaissent.
Le meurtrier applique à la lettre la manière de McKernan et comme le rappelle Shane Donald :
« Toujours garder l’avantage, ne jamais rien révéler. Toujours avoir quelque chose qui te donne une supériorité. Comme une lame, un couteau. Et si tu dois t’en servir, sois le premier à le faire. Prends le dessus. Garde ton calme, garde ta rage pour les situations où elle te sera utile. Ne la gaspille pas pour celles où elle ne fera que t’attirer des ennuis. Les ennuis, c’est pas ça qui te manquera, tu verras. »
La police va avoir bien du fil à retordre et Frank Elder sera confronté à son indicible hantise car sa fille, Katherine, va être à son tour enlevée par le même dingue enragé.
«
Flesh and Blood », paru en 2004, «
De chair et de sang », traduit en 2005, inaugure les enquêtes d’un inspecteur en retraite de la police anglaise, Frank Elder.
Dès l’entame du roman, on saisit un des différents sens du titre à travers la citation tirée du Roi Lear de Shakespeare : «
Mais pourtant tu es ma chair, mon sang, ma fille,/Ou plutôt une maladie qui est dans ma chair,/Et que je dois appeler mienne. » La noirceur de l’intrigue n’arrive pas à masquer le plaisir que le lecteur prend à cheminer avec Frank Elder. La fragilité de l’ex-inspecteur, sa solitude, sa pugnacité, sa droiture et son amour paternel inextinguible pour sa fille, l’humanisent profondément, le rendent crédible et précieux. L’incarnation des personnages et la véracité de l’histoire aiguisent l’attention du lecteur. Il est difficile de ne pas mordre avec contentement dans ce roman fait de chair et de sang.
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