Ouvrage publié en 1926, mais le ton et la personnalité de l'auteur font penser à un précepteur du XVIIe (pourquoi pas Bossuet?) ou du XVIIIe.
La première lettre choque un peu pour les relations (pédophiles?) avec le disciple destinataire. Le reste frappe pour ses infinies digressions, par une prose aussi érudite que "pittoresque", délibérément ringarde et affreusement prétentieuse. Quelques cit. juteuses:
"[...] jamais je n'ai pu me trouver parmi des hommes dépourvus d'éducation, sans regretter qu'ils ne fussent pas assez bien élevés pour soupçonner qu'ils l'étaient mal et que je l'étais mieux; jamais je n'ai eu commerce avec des sots (et Dieu sait si cela m'est arrivé souvent), sans former le voeu téméraire qu'il leur vînt un instant, par miracle, tout juste assez d'esprit pour comprendre qu'ils n'en avaient pas." (p. 71)
"[...] les temps de l'enthousiasme sont passés. Je goûte, mais fort discrètement, la joie que je ne manque pas de ressentir quand l'inspiration me touche. Je ne m'y abandonne point, je me la dissimulerais plutôt. [...] Je feins de ne l'avoir pas distinguée, j'évite de la regarder fixement, et je lui épargne l'injure de mon attention qui ne pourrait d'abord que l'étonner sans me servir." (p. 111)
Mais un si long monologue aussi peu structuré, entre Darwin et Tertullien, sur le français héritier des Romains plutôt que des Grecs, peut-il se suffir grâce à sa prose et à l'image a-temporelle de son auteur à elles seules?
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