Je suis un peu déçue. D'abord, je devine que les lettres de Rimbaud ne sont pas au complet : la sélection qu'on trouve n'est guère là que pour accompagner les illustrations d'Hugo Pratt (aquarelle ou gouache aérienne), et non pas le contraire. Ensuite, l'"homme aux semelles de vent" se cache hermétiquement derrière le "sieur Rimbaud se disant négociant". La plupart des lettres ne reflètent pas, à ce qu'il paraît, l'amour de Rimbaud pour le Harar ni l'Afrique : il s'y montre geignard, insatisfait, prosaïque, de manière à apitoyer sa famille et l'amener à répondre à ses demandes d'envoi.
La page de la composition poétique semble tournée : rien ne transparaît d'un quelconque goût de la littérature. Il n'est question que d'entreprise et de gain ou de perte, voire de santé, vers la fin. Il s'est marié six mois avec une "autochtone", dit la préface, mais cela n'apparaît dans aucune lettre.
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